Près de mille habitants en moins : "Il faut parler du Mans autrement !" selon Stéphane Le Foll
Publié : 10 janvier 2021 à 19h55 par La rédaction
Ce sont les chiffres officiels de l'INSEE : entre 2013 et 2018, la ville du Mans a vu sa population diminuer de 992 habitants, quand plusieurs des communes qui constituent son agglomération, comme Mulsanne, Arnage ou La Milesse, en ont gagné.
De nombreux urbanistes, sociologues ou démographes le disent : ce sont avant tout les flux de personnes et les activités économiques qui constituent la véritable richesse d’un territoire. D’autant plus à une époque où, on le sait, la mobilité estudiantine ou professionnelle est une réalité très répandue. Malgré tout, les bons vieux chiffres du recensement, aussi faciles à lire qu’à comparer, continuent de donner lieu à d’innombrables commentaires, tantôt euphoriques, tantôt alarmistes. S’agissant de la capitale sarthoise, c’est la deuxième option : "Il faut parler du Mans autrement, il faut arrêter d’être tout le temps négatif, on a besoin d’une ville qui a un tout petit peu plus de fierté d’elle-même !" réagit Stéphane Le Foll, le maire, interrogé sur la perte de près d’un millier d’habitants pour sa ville entre 2013 et 2018, selon le dernier décompte officiel de l’Institut national des statistiques.
L'envie d'une maison avec un terrain
Un discours optimiste peut-il suffire à faire venir des habitants ? Et, à l’inverse, décrier la qualité de vie au Mans explique-t-il que des dizaines de personnes fassent leurs valises ? Dur à dire. Mais Stéphane Le Foll avance une autre explication : "La perte de population est liée à ceux qui partent pour acheter une maison avec un terrain", soulignant que "le récent confinement a d’ailleurs encore plus poussé les gens à raisonner comme ça". Que faire, alors ? "Il faut qu’on soit capable dans les nouvelles constructions de faire des balcons, d’offrir des conditions de logement qui soient attractives pour répondre à ces attentes !" répond l’élu socialiste, évoquant "les couples avec enfants qui voudraient rester au Mans mais qui pour l’heure s’en vont à l’extérieur, dans des villes comme Mulsanne ou Arnage".
9 000 habitants de moins en 40 ans
En attendant de voir si balcons, terrasses, parties communes extérieures végétalisées et autres petits jardins privatifs contribueront à inverser une tendance qui n’est pas nouvelle au Mans -depuis 1975, la ville intramuros a perdu plus de 9 000 habitants-, Stéphane Le Foll entend ne pas négliger l’image de la cité : "Il s’agit d’être attractif pour donner envie de rester et faire venir de nouveaux résidents, non pas des communes voisines bien sûr, mais de plus loin", avec une ambition "fixée à 150 000 habitants" comme le prévoit le plan local d’urbanisme. "Devenir l’une des capitales européennes de la culture, relever le défi de la ville durable, innover, anticiper les grandes tendances... Tout ça, c’est faire que Le Mans dégage du dynamisme, de l’attractivité. Ça prendra du temps, mais ça va se faire !" promet-il.