Restaurants fermés : la galère des apprentis cuistots
Publié : 24 février 2021 à 10h02 par Corentin Allain
La période n'est pas propice à l'apprentissage du métier de cuisinier ou de serveur. Et c'est un euphémisme : la grande majorité des établissements reste fermée depuis des semaines, et ne peut proposer que de la vente à emporter. Pourtant, il y a bien des jeunes gens en formation, qui stressent avant leurs examens de fin d'année.
"Ce n’est pas facile d’avoir vingt ans en 2020" a-t-on pu entendre l’an passé dans la bouche d’Emmanuel Macron. Pas facile, non plus, de passer son CAP cuisine en 2021... A cause de la fermeture des établissements ces dernières semaines, les apprentis sont en sérieux manque de pratique. "Les gamins manquent de repères !" s’alarme Adrien Chauvin, membre du jury d’examen au 3IFA d’Alençon qui pousse un coup de gueule : "nos pauvres apprentis ont juste leur semaine de CFA pour s’exercer... Le reste du temps, trois semaines, ils sont à la maison et ne peuvent pas pratiquer".
Une entrée difficile sur le marché du travail
Dans ces conditions, dur dur pour ces jeunes d’aborder les examens de fin d’année l’esprit serein, et beaucoup sentent le stress monter. Ce qui inquiète aussi celui qui est chef du restaurant alençonnais "L’Alezan", c’est le moment de leur entrée sur le marché du travail. "Est-ce que les professionnels ne préfèreront pas prendre un apprenti qui suivra un cursus normal, que d’embaucher un gamin à qui il va manquer de la pratique ?" s’interroge Adrien Chauvin, qui ne demande pas la réouverture immédiate des restaurants, mais qui aimerait simplement que la question de l’apprentissage soit davantage considérée par le gouvernement. Sinon, il prévient : "C’est vraiment une jeunesse qui sera sacrifiée".