Salbris : enfin un aboutissement dans le dossier du Giat

SWEET FM
La vente d'une première parcelle a été signée ce 16 décembre à Blois
Crédit : Nicolas Terrien

18 décembre 2020 à 11h23 par Nicolas Terrien

La société Baytree vient d'acquérir près de 17 hectares sur les anciens terrains utilisés par le Giat à Salbris en vue d'y implanter un bâtiment logistique aux normes Seveso. La relance dans ce dossier fleuve vieux de vingt ans ?

Pour le Conseil départemental de Loir-et-Cher, le dossier du Giat est en quelque sorte comme le sparadrap du capitaine Haddock. Pour rappel, le Conseil -"général" à l’époque- présidé alors par Michel Dupiot avait repris le site en 2002, après que l’Etat ait fait le choix de déstructurer l’industrie de défense sur ses installations salbrisiennes. Maurice Leroy en a hérité tout au long de ses treize ans de présidence. 107 hectares en tout, au cœur de la Sologne, qui offraient de belles opportunités logistiques ultrasécurisées, jusqu’à intéresser et engager le groupe "Deret-Prologis"... qui s'est finalement retiré au terme d’une guerre de recours juridiques. Depuis, seuls quelques sangliers fréquentent encore les belles -et coûteuses- voiries construites au cours des années 2000 dans cet espace clos et toujours gardienné aux frais de la collectivité.

Trois ans entre le compromis et la vente

Un espoir de relance du site du Giat s’est dessiné en juin 2017, avec le projet porté par "Baytree", la filiale immobilière du groupe Axa. Cette dernière, par la plume de son directeur France Philippe Rougé, a enfin signé ce mercredi 16 décembre 2020 l’acte de vente d’un terrain de 16,5 hectares "Nous allons construire un bâtiment à vocation de logistique et aux normes Sévéso" explique le développeur pan-européen, soit un ensemble de 60 000 mètres carré qui devrait sortir de terre d’ici 18 mois. "En parallèle, nous allons aussi lancer la commercialisation de ces espaces et les adapter en fonction des demandes de nos clients". Baytree s’est également pré-positionné sur une réserve foncière de huit hectares attenant en cas de besoin d’extension rapide.

Pesanteur et oxygène

"C’est un vrai aboutissement" soupire le président du Conseil départemental Nicolas Perruchot en s’attardant sur les pesanteurs administratives de son beau pays. Au final, l’ensemble des autorisations environnementales et urbanistiques a été obtenu. D’ailleurs, 9 hectares de compensations environnementales ont dû être intégrés pour préserver la faune et la flore. "C’est une première signature que nous concluons, j’espère qu’il y en aura d’autres", même si le patron du Département préfère observer la discrétion. Entrevoir une nouvelle vocation pour ce site est un évident soulagement avec en prime, la création d’emplois en Sologne -le chiffre de 100 est avancé, bien que "Baytree" ne confirme pas-. "Mais avec le recul, ce n’est pas sûr que nous referions ce type d’opération" confie Nicolas Perruchot.

Des emplois pour Salbris

Lui, il n’avait que 10 ans en 2002 : c’est l’actuel maire de Salbris, Alexandre Avril ! Lorsqu’il était à l’école élémentaire de sa ville, puis au collège Gaston-Jollet, il a sûrement entendu parler de la reconversion du Giat, avec sa base logistique censée apporter 850 emplois, alors que, non-loin de là, Lagardère s’apprêtait à porter un coup fatal et destructeur à ses usines Matra de Romorantin... "C’est évidemment une grande nouvelle", s’enthousiasme le jeune édile, élu en mars 2020 à la mairie, et quelques mois plus tard à la présidence de la Communauté de communes de la Sologne des Rivières. "Quinze ans après le fiasco de l’affaire Prologis qui aura coûté des millions d’euros d’agent public pour rien et plongé Salbris dans des contentieux dont nous ne sommes sortis que très récemment, l’avenir du site industriel du Giat est enfin soldé".

Alexandre Avril