Sapins de Noël : les professionnels ne veulent pas du "click and collect"

SWEET FM
Ludovic Boul, devant un spécimen destiné à la vente
Crédit : Corentin Allain

6 novembre 2020 à 13h53 par Corentin Allain

Ils voient l'avenir un peu moins sombre désormais. Les professionnels de la culture de sapins de Noël, qui pensaient que leurs arbres ne pourraient pas être vendus en grandes surfaces, attendent maintenant le décret qui devrait les retirer des produits interdits. Ludovic Boul, installé dans l'Orne, à Lalacelle, souffle un peu.

Trouvera-t-on des sapins de Noël en vente dans les jardineries, enseignes de bricolage et sur les parkings de supermarchés ? Oui, a priori, un décret attendu ces prochains jours devrait le permettre. Et heureusement, car la perspective de la vente en "click and collect" n’enchantait pas les producteurs comme Ludovic Boul, gérant avec ses frères Franck et Fabien des Sapins Boul, à Lalacelle : "La vente en ligne n’est pas très adaptée parce que les Français aiment choisir leur sapin de Noël. On a beau façonner les arbres le plus possible, ils sont bien tous différents" explique l’Ornais dont l'entreprise, qui s'étend sur 160 hectares dans l'Orne et le nord Mayenne, vend environ 150 000 conifères par an.

Les sapins comme les salades : "Quand ils sont mûrs, il faut les couper !"

Tous les doutes ne sont cependant pas levés pour celui qui a l’habitude des calendriers très précis : "On a peur que les magasins qui nous achètent les sapins annulent ou modifient leurs commandes au dernier moment" explique Ludovic Boul. "Certains pensent que ça n’a pas trop d’impact, et qu’on peut couper les arbres deux, trois semaines, ou même un an plus tard... Sauf que non ! C’est un peu comme les salades : quand c'est mûrs, il faut couper !". Et l’activité de coupe, justement, devrait gagner en intensité ces prochains jours, avec un pic à 70 salariés temporaires mi-novembre. "En très grande majorité des gens du coin, on ne fait appel à aucun travailleur détaché", précise le co-gérant.

Une pénurie de sapins pour Noël ?

Si des sapins sont en vente quasiment partout, les consommateurs ne devraient pas avoir de mal à se fournir... Pourtant Ludovic Boul estime "qu’il y a fort à penser aussi qu’il n’y en aura pas pour tout le monde". Il détaille : "Si les magasins réduisent leurs commandes de 20 à 30%, que les fleuristes, vendeurs ambulants et une certaine enseigne de bricolage suédoise qui écoule des milliers de sapins par an, ne peuvent plus vendre, forcément à un moment, il pourrait y avoir un manque" anticipe-t-il, promettant d’être très réactif le cas échéant : "Le comble serait quand même que les Français se jettent sur un sapin de Noël venu, comme le virus, d’Asie !".

Ludovic Boul