Sarthe : la vidéo choc de l’association L214

SWEET FM
Exemple de manipulation d'une vache à hublot
Crédit : L214

20 juin 2019 à 13h55 par Jonathan Lateur

Des images tournées par l'association L214 entre février et mai 2019 dans la station expérimentale de Sourches à Saint-Symphorien montrent des vaches fistulées et des poulets qui ne tiennent plus sur leurs pattes du fait de la croissance toujours plus rapide de leurs muscles.

Une vidéo édifiante. Grâce à la complicité de deux lanceurs d’alerte, l’association L214 a pu mener l’enquête pendant plusieurs mois dans la station expérimentale de Sourches. Appartenant au groupe agro-industriel "Avril", ce centre d’expérimentation zootechnique privé est le plus grand d’Europe. Il est basé dans l’ouest de la Sarthe à Saint-Symphorien. Les images enregistrées entre février et mai 2019 témoignent des conditions de vie déplorables des cochons, lapins et autres poussins. Des expérimentations sont aussi menées sur des vaches pour augmenter leur capacité de production. Une plainte a été déposée pour expérimentations illégales et pour sévices graves auprès du procureur de la République du Mans.

Des vaches fistulées

À Sourches, des expérimentations sont menées sur des vaches fistulées dites "vaches à hublot", c’est-à-dire des vaches dont le flanc a été percé d’un trou pour y installer un hublot de 15 à 20 cm, afin d’avoir un accès direct à leur rumen, le plus gros des quatre compartiments de leur estomac. "Chaque jour, des opérateurs ouvrent et ferment ces hublots pour y faire des prélèvements. Parfois, le contenu de l’estomac des vaches déborde des hublots" constate l’association. Ces vaches vivent en plus sur un sol en béton sans paille, dans l’humidité. "Sélectionnés et alimentés pour produire rapidement de la chair et du lait, nombreux sont les animaux à souffrir de boiteries, déformations osseuses ou autres troubles de la locomotion" ajoute L214.

Utilisées comme des machines

Si ces expérimentations sur les vaches ne sont pas illégales, elles sont encadrées par la loi et ne peuvent être menées que s’il y a "stricte nécessité". Dans le cas du centre de Sourches, ce cadre n’est pas respecté selon L214 : "Déjà, on avait bon espoir que cette pratique ait disparue ou soit utilisée à la marge. On a même été surpris de voir ces vaches à hublot. Avec cette technique qui a pour but d’étudier leur digestion pour augmenter ensuite la productivité, ces animaux sont considérés comme des machines dont on peut augmenter la puissance à l’envie et des produits dont il faudrait optimiser la rentabilité" déplore Isis La Bruyère, chargée de campagne de l’association.