Verneuil-d'Avre-et-d'Iton : l'armement des policiers ne fait pas l'unanimité

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Publié : 11 mars 2021 à 18h00 par Clément Rohée

Depuis un peu moins d'un mois, à Verneuil-d'Avre-et-d'Iton, les policiers municipaux sont armés. Certains dénoncent une "paranoïa sécuritaire".

Il a longtemps été contre, mais depuis les attentats de 2015 et la mort d’une policière municipale à Montrouge, l’avis d’Yves-Marie Rivemale, maire de Verneuil-d’Avre-et-d’Iton, sur l’armement des agents de sa ville, a changé. C’est pourquoi depuis le 16 février dernier, des pistolets 9 millimètres semi-automatiques ont fait leur apparition à la ceinture des fonctionnaires vernoliens. "On est sur l’axe de la N12 et on n’est pas à l’abri d’actes de grand banditisme. Et face à la grande délinquance, il nous paraît important que les policiers municipaux soient armés" estime le maire de la commune nouvelle.

"Facteur de potentielle bavure"

La mise en place de cette mesure a soulevé l’incompréhension de certains à Verneuil-d’Avre-et-d’Iton. Parmi eux, Louis Vasseur. Il a lancé une pétition sur le site change.org. "Avant d’avoir des pistolets, les policiers n’étaient pas nus. Ils ont des bâtons de défense, des bombes lacrymogènes, des matraques télescopiques et des flashball. Je pense que le flashball c’était suffisant et avoir une arme, c’est un facteur de potentielle bavure et ça banalise l’arme à feu" explique détracteur. Le jeune homme pointe également le fait "qu’armer la police crée un climat de tension et une paranoïa sécuritaire qui fait mal au vivre ensemble".

Écouter Louis Vasseur

Un manque de consultation

Autre point qui fâche les opposants à l’armement des policiers municipaux : la consultation des habitants. Louis Vasseur a le sentiment que les élus n’ont pas été à l’écoute sur ce sujet-là. "Ce qu’on demande, c’est un débat public. Il y a eu une décision de prise, de là est née une mobilisation. Dans une démocratie saine, c’est important d’écouter l’opposition" estime-t-il. Ce à quoi Yves-Marie Rivemale répond que le fait de mettre des armes dans les mains des policiers municipaux est une décision mûrement réfléchie et assumée : "S’il fallait à chaque délibération faire un référendum ou une consultation, on ne s’en sortirait pas et j’estime qu’en étant élu avec 70% des voix, j’ai une légitimité" déclare le maire.

Écouter Yves-Marie Rivemale