Violences : un nouveau dispositif d’accueil au commissariat du Mans

SWEET FM
Les personnes accueillies au commissariat du Mans doivent désormais choisir la couleur correspondant
Crédit : Noëlline Garon

22 novembre 2019 à 16h50 par Noëlline Garon

Le commissariat du Mans a mis en place un nouveau dispositif d'accueil des victimes de violence. Objectif : leur garantir plus de confidentialité dans leurs démarches.

Au commissariat de police du Mans, jusqu’ici, pour entrer à l’intérieur, il fallait formuler à voix haute le motif de notre venue. Désormais, un panneau est installé à côté de l’interphone avec un code couleur : orange pour les violences conjugales, familiales ou infractions à caractère sexuel, bleu pour les autres situations. Une fois à l’accueil du commissariat, les personnes choisissent l’une des couleurs sur une feuille, à l’abri des regards. Les Sarthois qui désignent la pastille orange sont ensuite pris en charge plus rapidement, via un bureau des plaintes les recevant de façon individuelle.

La présence d’une psychologue dans le commissariat

A tout moment, les personnes victimes de violences peuvent rencontrer une psychologue ou prendre rendez-vous avec ce spécialiste. Florencja Bajorska est présente au commissariat du Mans depuis décembre 2018 : "Je peux intervenir, que les personnes aient porté plainte ou non. C’est un dispositif sur-mesure donc parfois la victime a besoin d’un rendez-vous, pour d’autres, je peux être amenée à les rencontrer sur plusieurs mois" détaille-t-elle.

Policiers, travailleurs sociaux et associations regroupés dans un même service

Outre la psychologue, un pôle psychosocial a vu le jour en février. Des policiers travaillent avec des assistantes sociales et des associations qui viennent en aide aux victimes. Dispositif encore rare en France : "Il en existe un dans les Yvelines et un autre à Marseille" explique Hugues Toulliou chargé du pôle manceau. Les policiers ont également été formés avec notamment le Planning familial : "Pour comprendre les mécanismes de la violence, pourquoi une personne ne souhaite pas déposer plainte et ça permet d’être plus attentif à ces situations", détaille Emmanuel Morin, chef de la police sarthoise. Une formation d’autant plus nécessaire que ces situations violentes sont nombreuses : "Sur les violences conjugales, on est en moyenne à deux infractions par jour dans l’agglomération mancelle", poursuit Emmanuel Morin.

Reportage Noëlline Garon