Boxe : aller à l'étranger pour enfin combattre ?

Un ring de boxe

27 avril 2022 à 4h41 par Joris Marin / crédit photo : Sweet FM

En boxe, il est coutume de dire que combattre à l'extérieur est un désavantage. Il faut en faire plus que le local pour l'emporter, entend-on. Mais, pour certains boxeurs, se produire loin de la "maison" semble être la -seule ?- solution pour monter sur le ring en cette période encore troublée par le Covid.

Un petit chez soi vaut mieux qu'un grand chez les autres. Un dicton bien connu en France. Pourtant, dans le sport, en particulier en boxe anglaise, il faut parfois quitter le pays, le temps d'un week-end, pour pouvoir disputer un combat. C'est ce qu'a fait ce samedi 15 avril Nathan Augustine, licencié au club de Fleury-sur-Orne, battu malheureusement en Angleterre par l'Irlandais Pierce O'Leary, invaincu depuis ses débuts professionnels. Un an que le Calvadosien de 24 ans n'avait pas boxé. Le ring lui manquait trop... Son entraîneur, Thierry Bertrand, assure que la situation n'est pas simple en ce moment : "Il y a des clubs organisateurs, pour qui j'ai beaucoup de respect car monter des événements alors que le Covid est encore là n'est pas évident, qui s'étaient engagés à faire boxer mes garçons, notamment Nathan. Pour je ne sais quelle raison, ils ne l'ont pas fait. Dommage qu'on ne favorise pas dans la région les Normands. Il y a eu cette opportunité en Angleterre. Nathan l'a acceptée. S'il s'entraîne, c'est pour combattre, surtout que beaucoup de Français ne veulent pas s'affronter, question de stratégie". Pour que ça change, pour mettre en valeur ses sportifs, Thierry Bertrand, qui compte trois boxeurs professionnels, le reconnaît : "Je n'ai qu'à monter des soirées". Son club justement devrait mettre sur pied un gala fin 2022, début 2023. Une première pour Fleury-sur-Orne depuis mars 2020. "On ne se précipite pas, car beaucoup de clubs ont dû annuler leur événement au dernier moment en raison du Covid. Il y a aussi les sportifs déclarés positifs au coronavirus quelques jours avant le combat. L'organisateur doit alors trouver un autre adversaire pour que la soirée ne tombe pas à l'eau". Le club de Fleury-sur-Orne pourrait cependant proposer un gala avant, en juillet, en co-organisation avec un autre club donc.

La piste de la co-organisation
Un sac de frappe

"Il faut plus de combats franco-français"

Le Normand Maxime Beaussire, ancien boxeur, qui a été champion de France et détenteur de la ceinture de l’Union européenne, œuvre en coulisses dorénavant. Il devait organiser quatre galas en 2022. "Il y en aura au mieux deux, l'un en septembre et l'autre en décembre. J’ai dû revoir mes ambitions à la baisse en raison de la crise sanitaire". En tout cas, il entend bien mettre à l’affiche le talentueux Mattéo Hache, originaire de Seine-Maritime. "Encore faut-il lui trouver des adversaires de qualité. Mattéo n’a pas peur d’être opposé à d’autres Français. Il n’a pas peur du résultat. Malheureusement, tout le monde n’a pas cet état d'esprit". La crise sanitaire a fait reculer le nombre de boxeurs pros dans l'hexagone, comme le confirme le Normand Robin Dolpierre, nouveau président de la Ligue nationale de boxe professionnelle. "Ils sont actuellement 240, c'est deux fois moins qu'avant la crise sanitaire". Des sportifs, qui ont dorénavant l'obligation d'être auto-entrepreneurs pour pouvoir toucher leurs bourses de combat -sauf les débutants-. "J'aimerais qu'ils puissent vivre de leur sport, mais la tâche est ardue" concède celui qui est aussi juge-arbitre international. Robin Dolpierre dont la mission principale est de revaloriser la discipline en France. Et cela passe notamment, selon lui, par les chocs entre tricolores et l'engouement qu'ils pourraient générer à travers les championnats et les coupes. C'est en ce sens qu'il va agir même s'il "n'ont aucune obligation de se rencontrer".

Changer les mentalités pour permettre au public de (re)voir des combats franco-français