Normandie : ce patron offre un véhicule à tous ses salariés

François Gosset, le dirigeant de Femaag

20 janvier 2023 à 9h51 par Joris Marin / crédit photo : Sweet FM

Juste avant Noël, François Gosset, à la tête d’une entreprise dans le Calvados, a remis un cadeau à tous ses salariés : une voiture électrique neuve.

"Quand je leur ai annoncé la nouvelle, certains salariés se sont quand même demandé où était le piège ! Mais il n’y a pas de piège ! J’ai l’impression de faire quelque chose de bien, je suis content de leur faire plaisir". François Gosset raconte avec amusement comment l’une de ses idées a été perçue par son personnel. Le fondateur de l’entreprise Femaag, près de Pont-l'Eveque, à Reux -entreprise qui fabrique depuis 2010 des équipements dans le domaine des machines d’emballage-, a remis le 17 décembre dernier à tous ses salariés un cadeau : les clés d’une voiture neuve. Un véhicule électrique pour chacun des employés, soit une dizaine de Peugeot 208, de milieu de gamme. "Cela fait six ans que je roule en voiture électrique d’une marque américaine bien connue. Depuis quatre ou cinq ans, je cherche à trouver un moyen pour inciter mon équipe à rouler plus propre. L’idée de remettre à chacun une voiture payée par l’entreprise a fait son chemin. Une voiture pour venir travailler, certains ont cinq kilomètres, d’autres plutôt cinquante. Mais aussi pour une utilisation à des fins personnelles. Autant qu’ils s’en servent un maximum" explique François Gosset.

François Gosset :

Contrepartie financière de 30 euros par mois

Des voitures ne permettant pas de traverser toute la France, sans passer par la case recharge -autonomie affichée de 300 kilomètres, plutôt 170 à 200 sur autoroute-. Femaag dispose actuellement d’une borne. Cinq autres vont sortir de terre prochainement. L’idéal pour recharger son auto, la journée, quand on est au bureau ou dans l’atelier. En contrepartie, chaque salarié débourse 30 euros par mois. Une participation symbolique contribuant aux frais d’assurance, d’entretien et d’électricité... Une manière d’augmenter le pouvoir d’achat du personnel. "De ce fait, les augmentations générales de salaire sont gelées pour quelques années". Inutile de le préciser, mais en cas de départ de l’entreprise, un salarié redonnera les clés et la voiture à Femaag. "Ils trouvent ça normal" commente François Gosset pour qui l’ambiance de travail "me tient très très très à cœur (sic). Il faut avoir de l’humour pour travailler chez nous, c’est important de se sentir bien au boulot. Il n’y a pas que le salaire qui intéresse les gens".

François Gosset :
Eric Démaris, salarié de Femaag

"70 euros d’économies par mois"

Eric Démaris, responsable de l’atelier chez Femaag, apprécie son nouveau véhicule, "agréable à conduire et qui ne fait pas de bruit, j’entends seulement le bruissement des pneus". Sa première voiture électrique, lui qui possède une diesel et une essence. "Justement, l’un de ces deux véhicules bénéficie à mon fils, qui a obtenu le permis de conduire, il y a quelques mois". Eric Démaris n’est pas surpris par l’action de son patron. "Il aime faire plaisir à ses salariés. A l’achat, on est autour des 30 000 euros. Il faut quand même pouvoir les sortir" confirme le salarié, reconnaissant qu'il n'aurait pas pu s'offrir lui-même ce plaisir ou ce luxe. Sa collègue, Lydia Hébert, assistante de direction, estime le gain à 70 euros par mois. Gain généré par le fait de laisser son véhicule à la maison. "C’est aussi une bonne chose au niveau de l’écologie. Nous sommes dans une période où on nous demande de faire des efforts. La 208 électrique tombe à pic !".

Lydia Hébert, salariée de Femaag
Eric Démaris et Lydia Hébert :

Une entreprise en plein développement

Une grande partie de la légende d’Apple repose sur les premiers mois, dans un garage, avec Steve Jobs et Steve Wozniak. François Gosset, lui, après avoir travaillé pendant douze ans en tant qu’ingénieur chez Sidel Lisieux -spécialisé dans la fabrication de machines d’emballage, ce site devrait fermer ses portes en 2023- a lancé son entreprise tout seul dans son garage en 2010 pour développer ce que l’on appelle les "systèmes de quinconçage", technique d'optimisation pour le rangement des bouteilles ou des packs d’eau. "J’ai commencé l’activité avec un client principal, Cristaline". Depuis, Femaag a bien grandi. Elle emploie quatorze personnes, contre neuf il y a un an et demi, et réalise un chiffre d’affaires annuel de deux millions d'euros. "Depuis début 2022, nous avons procédé à un certain nombre de recrutements pour doper l’équipe et être capable de répondre à la demande des clients". Clients se trouvant un peu partout dans le monde : Amérique du Nord, Asie, Afrique, Europe... D’autres embauches devaient arriver en 2023. Cela tombe bien, car il y a encore de la place sur le parking de Femaag... pour de nouvelles 208 électriques ?

L'atelier de Femaag