C’est un procès très attendu qui s’ouvre ce mercredi 14 septembre devant la cour criminelle de la Seine-Maritime. Damien Aktas, un trentenaire connu pour des problèmes psychiatriques, comparaît pour avoir mortellement frappé Mamoudou Barry, en juillet 2019, à Canteleu. Agression commise en présence de la compagne de la victime. Une affaire qui avait suscité une vaste émotion, de la Normandie à la Guinée, d’où était originaire l’universitaire de 31 ans.

Une agression raciste ?

Après avoir été longtemps dans l’incertitude de voir l’agresseur présumé jugé pour ses actes en raison de son état de santé, la famille et les proches de Mamoudou Barry espèrent désormais obtenir les réponses aux questions qu’ils se posent depuis maintenant plus de trois ans. "C’est une agression raciste (Ndlr : l’accusé est soupçonné d’avoir proféré des insultes racistes le soir des faits). Pourquoi lui ? On n'arrive toujours pas à trouver la réponse à cette question principale. Les réponses viendront forcément des magistrats, des professionnels de la loi. Nous souhaitons avoir une réponse ferme et que sa fille, qui ne va jamais connaître son papa, puisse dire à l’avenir que son père a été tué injustement mais que justice lui a été rendue" indique Mohamed Lamine Kaba, un ami de la victime.

Rappeler qui était Mamoudou

Le procès, qui doit durer trois jours, "sera l’occasion de rappeler qui il était, ce qu’il faisait avant d’être arraché brutalement à notre affection. Ce sera forcément le moment et l’endroit pour lui rendre sincèrement hommage, de faire en sorte que son nom reste et demeure à la postérité […] Mamoudou, c’était quelqu’un d’extraordinaire. Il était exceptionnel, tant sur l’aspect scientifique que sur l’aspect humain" souligne Mohamed Lamine Kaba. La mémoire de Mamoudou Bary, qui est honorée chaque année au mois de juillet dans le cadre d'une journée commémorative, organisée par sa famille et ses proches, à Rouen et à Canteleu.