Normandie : un professionnel de la réparation automobile dénonce les pratiques des assurances

Renoncer à l’agrément des assurances, c’est le choix aujourd’hui de nombreux professionnels de la réparation automobile. C’est le cas de l’entreprise Glass Express, spécialisée dans le remplacement de pare-brise en Normandie. Selon son président Samuel Brigantino, les assureurs mettaient en péril son activité en imposant des tarifs de prestations toujours plus bas : "Tous les ans on remet en cause nos contrats d’agrément. Le taux horaire et le tarif, c’est-à-dire la remise du pied de facture, sont à chaque fois renégociés. L’assureur a systématiquement tendance à venir tirer nos prix vers le bas et à demander toujours plus de remises. Mais comme il y a de plus en plus de garages agréés dans les villes, notre volume d’affaires baisse. L’assureur devient gagnant sur le long terme. On a donc décidé de devenir indépendant il y a dix ans".

La bataille des prix

Samuel Brigantino a désormais la liberté d’imposer ses prix, mais difficile pour lui d’obtenir la totalité du règlement de la facture auprès des assurances. "Les assureurs ont beaucoup de mal avec ça. En contrepartie, ils vont souvent jouer avec les experts automobile pour faire baisser les coûts en prétextant que nous sommes trop cher. Or, leur base de calcul est toujours le tarif d’un réparateur agréé et non le tarif du marché en général. On est en France, on a la libre concurrence du prix, il y a le tarif constructeur qui est là pour réguler. Nous nous basons sur ce dernier et non pas sur celui des agréés qui est 35% voire 40% moins cher", s’insurge Samuel Brigantino. Le chef d’entreprise assure qu’aujourd’hui il a plus de deux millions d’euros bloqués par les assureurs. Pour attirer les clients, de nombreux garages indépendants offrent des téléphones, des consoles ou encore la franchise, comme c’est le cas chez Glass Express. Et Samuel Briguantino assure que ces offres commerciales restent pour lui moins coûteuses que les montants de remise imposés par les assurances.