Notre eau du robinet, contaminée au TFA ?
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Modifié : 23 janvier 2025 à 17h03 par Emilien Borderie
Une enquête, menée notamment par l'association UFC Que Choisir, révèle la présence à des niveaux inquiétants de TFA, "acide trifluoroacétique", substance de la famille des "polluants éternels" dans notre eau du robinet.
L'enquête, réalisée par l'association de défense des consommateurs "UFC Que Choisir" et relayée notamment par le quotidien Le Monde ce jeudi 23 janvier, a de quoi inquiéter : dans l'eau du robinet d'une trentaine de communes réparties un peu partout en France, on détecte nettement cette substance appelée "TFA" -pour "acide trifluoroacétique"- et appartenant à la famille peu fréquentable des polluants dits "éternels" aux effets probablement cancérigènes.
Pas officiellement de toxicité pour la France
"Les niveaux mesurés restent inférieurs au seuil réglementaire retenu à ce jour par la France" reconnaît-on chez UFC Que Choisir... sauf que la dangerosité du TFA est sans doute "largement sous-estimée" selon les commanditaires des relevés, qui s'étonnent de ne pas le voir figurer dans la liste des pesticides toxiques pour lesquels s'applique actuellement une limite légale fixée, pour que l'eau soit considérée comme potable, à 100 nanogrammes par litre.
1 500 nanogrammes par litre à Heudebouville
La présence de TFA a été mise en évidence dans des zones très rurales mais aussi fortement urbanisées, à proximité d'implantations industrielles ou non : la Seine-Maritime est notamment concernée, avec des taux de 110 ng/l enregistrés à Sotteville-lès-Rouen, 200 ng/l à Grand-Quevilly et 250 ng/l à Rouen. Pas si loin, côté Eure cette fois, on monte à 1 500 ng/l dans le réseau d'eau d'Heudebouville, soit quinze fois le maximum qui pourrait -devrait ?- s'imposer !
1 600 nanogrammes dans le sud Sarthe, 2 100 aux portes du Perche
Parmi les "records", l'étude -loin d'être exhaustive- met en évidence le cas, en Eure-et-Loir, de Saint-Denis-des-Puits : 2 100 ng/l... Tandis qu'on atteint, après avoir traversé la Beauce, les 700 ng/l à Chartres. En Loir-et-Cher, quand Vendôme est à "seulement" 150 ng/l, Monteaux "bondit", quarante kilomètres plus au sud, à 1 600 ng/l. L'étude fait aussi un détour en Sarthe, dans la commune de Lavernat, qui affiche un taux, au robinet, de 1 100 ng/l.