Orne : des médecins généralistes formés à la dermatologie

Dermoscopie

12 janvier 2022 à 16h38 par Corentin Allain / crédit photo : Adobe Stock

Le manque de dermatologues touche de nombreux départements. Et l’Orne n’est pas épargnée, avec une moyenne inférieure à deux spécialistes pour 100 000 habitants. Pour désengorger les cabinets, des médecins généralistes sont formés à la dermoscopie.

Il n’y a que cinq dermatologues "équivalent temps plein" dans l’Orne. C’est peu, pour un département de 280 000 habitants, mais conforme à la faible moyenne nationale. Pour faire face au problème, le docteur Sabine Pedailles, dermatologue à l’hôpital d’Alençon, forme depuis deux ans des généralistes à la dermoscopie : "C’est le fait d’utiliser un outil, le dermoscope, pour mieux visualiser la peau. Il s’agit d’une loupe éclairante, l’outil de base de dermatologue". Un instrument basique mais précieux : il permet de dépister plus précocement les cancers de la peau, comme les mélanomes, tout en enlevant deux fois mois de grains de beauté.

"Mieux que rien"

Doit-on voir dans ces formations un aveu d’échec ? "Je pense qu’il faut être pragmatique" avance le docteur Pedailles : "Aujourd’hui, il y a de moins en moins de dermatologues, et les jeunes diplômés ne veulent pas forcément s’installer dans les départements ruraux... Il vaut mieux ça que rien du tout". La spécialiste y voit "une manière d’optimiser les rendez-vous et de ne pas recevoir en consultation des patients qui ne le nécessitent pas". Sur une centaine de téléconsultations, seule "une vingtaine de cas" va donner lieu à un rendez-vous en présentiel, selon elle.

Sabine Pedailles