Assassinat de Laura Tavares : l'accusé décrit le crime et s'excuse

Accusé de l'assassinat de Laura Tavares, Evan Jean a présenté ses excuses à la famille.

Publié : 18 septembre 2024 à 10h52 par Manon Foucault

A la reprise de l'audience ce mardi 17 septembre, l'unique accusé de l'assassinat de Laura Tavares a énuméré chaque instant ayant conduit à la mort de son ex petite-amie, le 14 janvier 2021, à Alençon. Elle avait 22 ans.

Depuis le début de son procès devant la cour d'assises de l'Orne, Evan Jean, 25 ans, accusé d'avoir tué son ex petite-amie, Laura Tavares, le 14 janvier 2021 chez elle à Alençon, est fort peu loquace. Au deuxième jour d'audience, le jeune homme a néanmoins profité d'être interrogé sur les faits pour formuler des excuses à l'attention de la famille de la victime, constituée partie civile.

"En voyant le marteau, j'ai décidé d'aller la tuer"

Le 14 janvier 2021, Laura Tavares, apprentie-coiffeuse à Alençon, quitte le salon de la rue Saint-Blaise pour rentrer déjeuner. Selon son ex petit-ami, Evan Jean, il était convenu qu'ils se retrouvent chez elle, la jeune femme ayant des choses à lui dire. L'accusé affirme qu'elle lui révèle alors être tombée enceinte de lui avant d'avorter en octobre 2020... ce que conteste le dernier compagnon de Laura et sa maître d'apprentissage, à qui elle s'était confiée. "Ça m'a mis en colère. Je l'ai insultée. On s'est disputé, elle m'a demandé de partir". "A-t-elle eu peur de vous ?" demande la présidente de la cour d'assises : "Oui" répond-il. L'accusé part, fume une cigarette dans le hall et aperçoit un marteau dans une caisse à outils, d'après ses dires. Il remonte et tue Laura.

"Je lui ai sauté dessus comme un animal"

Laura Tavares s'apprête à retourner au travail lorsque son ex petit-ami, à sa surprise, entre dans l'appartement. "Je lui ai sauté dessus comme un animal. Je lui ai donné plusieurs coups de marteau, je ne sais pas combien... J'en ai mis beaucoup". La jeune femme tombe, il continue d'asséner ses coups avant de la poignarder au thorax, sur le flanc gauche, avec un couteau "jusqu'à la garde" rapporte la médecin légiste entendue ce mardi. Il porte une dizaine de coups de marteau sur la tête de la victime. "Après, il y a eu un grand silence. Je suis restée bloqué, je regardais partout autour". Evan Jean traîne Laura Tavares jusqu'à sa chambre, la couche sur le lit, vole ses effets personnels et rentre s'alcooliser chez lui, rue de Lancrel. Le lendemain, il retourne chez la victime.

A Alençon, la cour d'assises

"J'ai cru avoir fait un cauchemar"

En voyant les effets personnels de Laura Tavares chez lui, Evan Jean comprend. "De retour chez Laura, je suis tombé face au bordel que j'ai mis. Il y avait du sang partout. J'ai vu ses pieds dans la chambre. Je me suis mis à ses côtés dans le lit, je lui ai pris la main, je me suis excusé. Je suis allé aux toilettes et je suis parti". L'accusé s'adresse à la famille de Laura : "C'est inhumain. Je suis sincèrement désolé pour la famille de la victime. Aujourd'hui, je me rends compte de leur souffrance, c'est pire que ce que j'imaginais. Elle ne méritait pas de mourir". D'où vient l'une des armes du crime ? Evan Jean affirme avoir trouvé le marteau dans l'immeuble mais à la barre, le voisin incriminé conteste cette version. Le jeune homme, maçon de profession, n'aurait pu détenir un outil aussi léger selon son avocat. Le verdict sera rendu ce mercredi.

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