L'édition 2025 des 24 Heures du Mans n'aura pas toujours été très riche en suspense, mais en... moucherons, si ! En témoignent les carrosseries des voitures à l'arrivée de la course, littéralement maculées de minuscules bestioles écrasées par millions sur les capots, les phares et plus embêtant encore, les pare-brises : "Ça a été vraiment un problème surtout en début de soirée, avec une luminosité plus compliquée à gérer, un peu moins la nuit" confirme par exemple Mathys Jaubert, qui était au volant de l'Oreca #18 engagée par Idec Sports. Dans cette écurie comme dans toutes les autres, à chaque arrêt au stand, et spécialement cette année, les mécaniciens ont pulvérisé des litres de liquide lave-glace en frottant avec insistance à la chiffonnette pour que les pilotes repartent en y voyant clair...

La technique du "tear off"

A des vitesses de 250 km/h de moyenne, parfois plus de 340 en pointe, ce facteur visibilité a pu expliquer, au moins en partie, quelques erreurs d'appréciation au volant... Chez Alpine, si on ne se cache pas derrière les petites bébêtes, on reconnaît qu'elle ont constitué un handicap : "Un seul tour suffit pour que le pare-brise soit très, très sale... C'est un inconvénient en journée ou la nuit, mais spécialement au moment du coucher de soleil" confirme Nicolas Lapierre, le directeur sportif. Au sein de l'écurie basée à Bourges, on a d'ailleurs pris le parti de poser jusqu'à une dizaine d'épaisseurs de "tear-off" : la technique consiste à plaquer du film plastique transparent, très fin, collé sur le verre donc, nettoyable plusieurs fois avant retrait complet.

Humidité puis chaleur

De l'avis de nombreux participants, le phénomène, s'il n'est par nature pas original, aura tout de même été, cette année, particulièrement prononcé : l'alternance d'humidité et de fortes chaleurs favorise, il est vrai, la prolifération des insectes. Plus exactement, ce ne sont d'ailleurs pas les "moucherons" qui posent problème sous nos latitudes, mais une sorte de "pucerons ailés" dont la durée de vie est inversement proportionnelle à son exceptionnelle capacité de reproduction.

Sur les réseaux sociaux, pendant et après la course, les différentes écuries engagées sur les 93e 24 Heures du Mans n'ont pas hésité à poster des clichés montrant à quel point leurs voitures ont été recouvertes d'insectes : Cadillac, Iron Lynx, AF Corse, Toyota Gazoo Racing...