Police municipale armée à Blois : "Répondre à une hausse de la violence dans la société"

En 2025, les policiers municipaux blésois pourront porter LBD et pistolets à impulsion électrique.

5 juin 2024 à 17h42 par Nicolas Terrien

Un an après les émeutes urbaines, le maire de Blois, Marc Gricourt, annonce l’armement de la police municipale d’ici 2025. L’élu s’en explique, et les Blésois commentent.

Sur le marché de la place Coty ce mercredi 5 juin au matin, la plupart des personnes ont appris la mesure par le micro de Sweet FM : "Ça permettrait aux policiers de se protéger, car sans eux, la délinquance serait partout" estime Jocelyne. Tina n’est pas foncièrement contre, "mais attention à ne pas jouer les cowboys !". Après avoir lancé la réflexion en 2021, Marc Gricourt a donc fini par trancher. Sa police municipale, soit une trentaine d'agents, sera autorisée -après formation obligatoire- à porter des armes "non-létales", en l’occurrence des LBD et des pistolets à impulsion électrique, et seulement "en cas de légitime défense". Une décision qu’explique l’édile : "C’est une réponse à la réalité de la hausse de la violence dans la société en général, et en direction des forces de l’ordre en particulier".

Ecoutez le reportage de Bastien Bougeard :

Un effet des émeutes de juin 2023 ?

Il faut dire que presque un an après la mort du jeune Naël à Nanterre, les émeutes qui en ont découlé à Blois ont profondément marqué agents et élus municipaux, en particulier l’assaut des locaux de la police municipale rue de la Garenne le 29 juin 2023. Difficile de ne pas y voir un rapport, même si le maire explique que la décision avait déjà été prise au printemps précédent : "Après un échange avec les agents, nous avons décidé de ne pas réagir à chaud, et de revenir vers eux début 2024", d’où cet arbitrage dévoilé juste avant l’été, auquel Marc Gricourt adosse tout un pan préventif dans le cadre d’une stratégie globale de prévention de la délinquance. "En tant que maire, j’ai la responsabilité de tous les agents de la collectivité et en particulier de nos policières et policiers municipaux".

Marc Gricourt, le maire de Blois, dans son bureau de l'hôtel de ville le 5 juin 2024.

Un tournant dans la politique sécuritaire communale ?

Sans surprise, l’élu réfute la question : "Même avant 2020, nous nous étions toujours déclarés ouverts à l’armement en émettant des réserves sur les armes létales". Et si les émeutes ont été un moment particulier, "ces dernières années, nos agents ont été confrontés à des situations individuelles de mise en danger et de menaces" poursuit le maire. "Les protéger eux, c’est aussi protéger nos concitoyens". Outre la création d’une brigade cynophile, les agents de la police municipale disposent déjà de gilets pare-balles, de bombes lacrymogènes et de bâtons de défense. Cette fois, on passera une étape supérieure, puisqu’il s’agira de les armer de lanceurs de balles de défense (LBD) et de pistolets à impulsion électrique d’ici le début de l’année 2025.