Assassinat de Laura Tavares : la jalousie maladive de l'accusé

Le procès de l'assassinat de Laura Tavares se tient du 16 au 18 septembre à Alençon.

Publié : 17 septembre 2024 à 16h00 par Manon Foucault / crédit photo : Facebook de Laura Tavares

Entre ces 16 et 18 septembre se tient, à Alençon, le procès de l'assassinat de Laura Tavares. Durant l'audience devant la cour d'assises de l'Orne, les débats ont révélé ce lundi qu'Evan Jean, l'ex petit-ami de la victime, serait passé à l'acte en apprenant l'avortement secret de la jeune femme.

Qu'est-ce qui a poussé Evan Jean à tuer son ex petite-amie ? Au premier jour du procès de l'assassinat de Laura Tavares, ce lundi 16 septembre, la cour d'assises de l'Orne a été le théâtre de rebondissements, révélant les motivations de l'accusé.

Un avortement secret

Jeudi 14 janvier 2021, rue Saint-Blaise, à Alençon, Laura Tavares reçoit son ex petit-ami, Evan Jean, durant sa pause déjeuner. Il prétend quitter la ville et souhaite revoir la jeune femme avant de partir. Le couple est séparé depuis mars 2020. Laura fréquente un autre homme et révèle être tombée enceinte avant d'avorter. Fou de rage, Evan Jean quitte le logement. Dans l'entrée de l'immeuble, il aperçoit un marteau dans une caisse à outils. Il s'en empare, remonte chez Laura et lui assène au moins cinq coups de marteau puis la poignarde. "Elle a essayé de se protéger. Honnêtement, ça s'est passé très vite. Malheureusement, elle a dû le ressentir" confie-t-il à l'expert psychologue, deux ans après les faits.

Accusé froid, impulsif et violent

Le docteur Orsan rencontre Evan Jean en 2021 et 2023 pour réaliser un rapport psychiatrique alors que le jeune homme est en détention provisoire à la maison d'arrêt des Croisettes, à Coulaines. A l'audience ce lundi, il conclue que l'accusé serait incapable d'empathie, froid, impulsif et violent. Il considérerait les autres comme des objets. Le psychiatre assure que le discernement d'Evan Jean était plein et entier au moment de faits, malgré son alcoolisme et sa consommation quotidienne de stupéfiants. L'annonce de cet avortement aurait provoqué une frustration telle que le jeune homme aurait voulu soulager sa souffrance en tuant Laura. La victime, apprentie-coiffeuse, avait 22 ans.

"Aucun doute sur l'identité du père"

Mickaël Leprince est l'un des proches de Laura à s'exprimer à la barre. Ami du couple, le jeune homme a été témoin d'une gifle assénée par Evan Jean à sa petite-amie, à Alençon, lors de la Coupe du Monde de football 2018. "C'était pas la meilleure des relations... Je n'ai pas osé intervenir mais vu les circonstances aujourd'hui, j'aurais dû le faire" dit-il, ému. Après sa rupture avec l'accusé, Laura et Mickaël deviennent intimes : "On se disait qu'on ne voulait rien de sérieux mais on prenait cette direction là" précise-t-il. C'est de lui que Laura tombera enceinte, avant d'avorter en octobre 2020. "Jusqu'au jour de sa mort, on était ensemble. Elle avait dormi chez moi cette semaine-là" déclare Mickaël.