Projet des Pommereaux : "Tout a été fait dans les normes" selon le sénateur Jean-Paul Prince
14 novembre 2022 à 22h24 par Nicolas Terrien
Maire de La Ferté-Saint-Cyr pendant quarante ans, Jean-Paul Prince défend bec et ongles un projet qui par son ampleur suscite bien des questions en Sologne, entre droit et éthique environnementale.
Ce n’est qu’une question de jours, voire même d’heures. Le préfet de Loir-et-Cher doit se voir remettre le rapport du commissaire-enquêteur sur le complexe des Pommereaux, en grande partie sur le territoire de La Ferté-Saint-Cyr. "On a dit n’importe quoi sur ce projet !" s’emporte le sénateur de Loir-et-Cher Jean-Paul Prince, qui a été le maire de la commune de 1977 jusqu’à son entrée au Sénat en 2017 en tant que suppléant de Jacqueline Gourault. "J’ai porté ce projet depuis douze ans, avec un promoteur différent à l’époque (le "Chambord Country-Club", ndlr), mais il faut lire les 1 500 pages du programme avant de dire n’importe quoi". Avec fierté, le parlementaire affirme n’avoir jamais varié sur sa position. "Vu mon âge (78 ans, ndlr), je ne fais pas pour moi, mais pour la Sologne dans les trente ou quarante ans à venir". Il faut dire qu’il ne croit plus au maintien, et encore moins au développement de l’agriculture et de l’agro-industrie sur le territoire. "Et puis que deviendra la centrale nucléaire de Saint-Laurent dans quarante ans ?". Pour Jean-Paul Prince, il s’agit donc là d’une question de survie à long terme pour la Sologne. Mais à quel prix ?
Des contreparties environnementales
Côté chiffres, le projet donne le vertige : un golf de 27 trous, un hôtel quatre étoiles, un centre équestre et 565 maisons individuelles en bois pour des résidences secondaires, le tout sur une emprise foncière de 400 hectares de terres agricoles et de forêts. Et avec toujours l’argument sensé faire mouche sur ce type de programme : "Ce sera plus de 200 emplois en Sologne" assure le sénateur, en s’appuyant sur la maquette du promoteur Bernard Saunier. Sur la facette environnementale comme sur la gestion de l’eau, Jean-Paul Prince indique que "toutes les normes de la DDT et de la DREAL sont respectées". Et sans oublier les contreparties : "Il y aura autant de reboisement que de défrichement. Les zones humides sont aussi conservées". Tout comme les espèces endémiques du secteur, qu’elles soient végétales -avec notamment un glaïeul particulier, paraît-il- ou animales. "Nous installerons des cabanes pour les chauves-souris". Une fois le rapport remis au préfet, ce sera à ce dernier de se prononcer dans un délai de deux mois. Une décision que François Pesneau prendra "sans pression" et "à 90% sur des notions de droit". Mais quelle qu'elle soit, elle devrait être attaquée, et ce sera alors aux juges de trancher.
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