Réforme des lycées professionnels : "De la chair à patron !"
18 octobre 2022 à 12h33 par Nicolas Terrien
Calquer le modèle de l’apprentissage sur les lycées professionnels n’enchante guère ces derniers, très mobilisés ce mardi 18 octobre dans le cadre de la journée nationale de grèves et de manifestations interprofessionnelles. Exemple à Blois.
C’est eux qui ouvrent la grande manifestation départementale qui s’élance en début d’après-midi de la préfecture, à Blois : les personnels de l’Education nationale sont vent debout contre cette réforme à venir, et surtout les équipes enseignantes des lycées professionnels. "On veut faire des élèves de la chair à patron !" tonne Emmanuel Mercier, co-secrétaire départemental de la FSU. En effet, cet argument de la campagne d’Emmanuel Macron prévoit d’adapter la carte des formations aux réalités économiques des territoires, dans l’objectif d’améliorer l’insertion professionnelle des diplômés. Les concertations doivent débuter en fin de semaine, sous la houlette de Carole Grandjean, la ministre à l'Enseignement et à la Formation professionnelle, une délégation "sortie de l’Education nationale et rattachée directement au ministère du Travail pour la première fois depuis 1920" remarque le syndicaliste.
Doubler les périodes de stage
Selon la FSU, cette réforme entraînerait des formations à la carte, en dehors du cadre des diplômes de l’Education nationale et selon les besoins exprimés sur les territoires. "A Cholet, on pourra former sur les métiers de la chaussure, à Blois sur les métiers de l’industrie" illustre Jérôme Raimbault, porte-parole des enseignants du lycée Sonia Delaunay, à Blois, mobilisés devant l’établissement ce mardi matin. Il est aussi question de doubler les périodes de stage, et de les faire de passer de huit à seize semaines en terminale. Ce qui signifie forcément moins d’heures d’enseignement. "Il s’agit donc de former davantage à des tâches qu’à des métiers" éreinte François Murail. Le secrétaire du SNUEP-FSU parle même de "vaste plan social dans les lycées professionnels" puisque la diminution du temps scolaire signifie à termes moins d’enseignants.