Renault Le Mans : "L’avenir de l'usine est complètement assuré"

Christophe Clément, directeur de l'usine Renault, au Mans

7 décembre 2022 à 19h37 par Jonathan Lateur / crédit photo : Sweet FM

Perspectives industrielles, plan de recrutement, coût de l'énergie : Jonathan Lateur évoque l'actualité de l'usine Renault du Mans avec le directeur du site, Christophe Clément. Entretien.

Sweet FM : La fin annoncée des moteurs thermiques, pour passer au tout électrique, est-elle de nature à porter préjudice à l'activité de l'usine Renault du Mans ?

Christophe Clément : L’avenir est complètement assuré, il n’y a aucune inquiétude à avoir pour l’usine du Mans dans la mesure où on réalise des châssis pour les véhicules, qu’ils soient électriques, hybrides ou thermiques. Le seul changement est d’ordre dimensionnel et technologique, mais néanmoins la production est assurée sur l’ensemble des modèles de la marque Renault : les neuf nouveaux véhicules vont être affectés sur le site du Mans, au fur et à mesure de leur déclenchement dans les usines de carrosserie et de montage. On a d’ailleurs déjà débuté l’aventure cette année avec Mégane électrique, avec aussi le Kangoo électrique et thermique, l’année prochaine on va travailler sur le nouveau Scenic, puis dans les années suivantes on aura les Renault 4 et 5. En parallèle, on a entamé la production pour le nouvel Austral, en hybride, qui lui a débuté en octobre.

Renault projette 2 500 embauches dans ses usines françaises d'ici 2024. Où en êtes-vous pour le site du Mans ?

On a un plan de recrutement, entre juin 2022 et juin 2023, qui porte sur soixante-seize personnes à accueillir ici, sur notre site. On en est aujourd’hui à 50%. Il s’agit pour partie de main d’œuvre directe, c’est-à-dire des conducteurs de ligne ou d’installations, qu’ils soient en fonderie, en usinage ou en mécano-soudé dans les différents domaines techniques de l’usine, et aussi d’autre part on a besoin d'automaticiens ou encore de data-scientifiques. On a reçu des postulants intérimaires qui vont se voir proposer des contrats dans les semaines à venir. On a espoir l’année prochaine de renouveler encore ce type de contrats et encore sur les deux à trois ans à venir.

Christophe Clément

Au registre des mauvaises nouvelles, il y a la flambée du coût des énergies. Qu'en est-il de la facture du l'usine Renault du Mans ?

C’est 13 millions d’euros sur une année normale, mais là on va plutôt être au-delà de 30 millions avec l’augmentation des tarifs de gaz et d’électricité. Avec les organisations syndicales, on s'est entendu pour baisser d’un degré notre chauffage par rapport à ce qu'on a fait l'hiver dernier, ce qui vaut une réduction des consommations de 7% sur l’année. En contrepartie de quoi, on a distribué des gilets polaires pour accompagner cette réduction de température. Il fait actuellement 15 degrés dans nos ateliers. Mais on y est en dynamique, en mouvement, ça reste supportable.