Rodéos urbains en Sarthe : "On identifie les coupables et on les interpelle le lendemain chez eux"

En Sarthe, l'année 2022 sera mauvaise s'agissant de la mortalité sur les routes

Publié : 27 octobre 2022 à 0h20 par Jonathan Lateur et Emilien Borderie / crédit photo : Sweet FM

La lutte contre les conduites addictives et le renforcement de la répression face aux rodéos urbains constituent deux axes forts du travail des gendarmes de la Sarthe en cette fin d'année 2022 marquée par plusieurs drames humains sur les routes.

Les gendarmes de la Sarthe tirent la sonnette d’alarme : avec trois décès enregistrés au cours des deux semaines écoulées, c'est peu dire que les chiffres de la mortalité routière ne sont pas bons dans le département. Ni ces derniers jours, ni d'ailleurs sur une année qui dans l'ensemble s'annonce noire : "En 2021 il y a eu dix-sept morts sur les routes de la Sarthe, en 2022 on va presque doubler ce chiffre" indique le colonel Laurent de Joux, commandant le groupement de gendarmerie départemental, avant d'insister sur ces "drames humains, vraiment terribles" qui néanmoins viennent rappeler "le sens de notre action qui n'est pas d'être tracassiers, mais bien de faire en sorte que les usagers de la route puissent circuler en toute sécurité".

Les sorties de discothèque avec alcool et drogue au volant

Dans quelles circonstances se produit le pire ? "Il faut savoir que sur l'ensemble des accidents, moins de 5% sont dus à une défaillance mécanique. C'est-à-dire que les 95 autres pour cent s'expliquent par une erreur humaine, imaginez donc un conducteur drogué ou alcoolisé... Le risque est démultiplié" explique le patron des militaires sarthois, particulièrement préoccupé par les soirées de fin de semaine : "Moi, ce qui m'affole, ce sont les sorties de boîtes de nuit avec tous ces jeunes, fraîchement titulaires du permis, qui prennent le volant sous l'empire de produits stupéfiants". Et Laurent de Joux l'assure : à mesure que les années passent, on relève autant voire plus de conduites après consommation de drogue qu'après consommation d'alcool.

Les gendarmes, mobilisés le long des routes

Les rodéos urbains aux abords du circuit des 24 Heures

L'autre fléau, et tous les médias s'en sont fait l'écho après les récentes consignes répressives venues du ministère de l'Intérieur, ce sont ces redoutables "rodéos" urbains : "Ce qu'on veut réprimer, ce sont les comportements dangereux, ces jeunes qui sur la voie publique vont faire des roues arrière ou encore des freinages brusques" affirme Laurent de Joux, à l'occasion d'un point-presse organisé aux portes du Mans le long de la D140, "un secteur assez mythique des 24 Heures, avec le virage de Mulsanne, les Hunaudières... Certains s'imaginent qu'on peut faire un peu n'importe quoi ici". Comment sévit-on ? "On ne prend pas en chasse les véhicules, ce serait trop dangereux pour tout le monde. On a les moyens d'identifier les coupables et de les interpeller le lendemain chez eux !".

Le colonel Laurent de Joux, commandant le groupement de gendarmerie de la Sarthe :

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