Rouen : étudiants et ingénieurs engagés dans une course de voitures autonomes

Modifié : 5 décembre 2025 à 18h41 par Julien Dubois / crédit photo : INSA Rouen

Une course singulière s'est déroulée courant novembre à Abu Dhabi. Sur le circuit, des véhicules 100% autonomes et donc sans aucun pilote à bord. La France était représentée par une équipe composée d'industriels et d'universitaires, dont cinq issus des rangs de l'INSA Rouen.

C'est une première : une équipe française a participé courant novembre à l'A2RL, une course organisée à Abu Dhabi. Sa singularité ? Elle ne réunissait que des bolides 100% autonomes, capables d'atteindre 300 km/h et pilotés par une intelligence artificielle, développée par des industriels et des universitaires, dont une dizaine issus d'écoles d'ingénieurs de Rouen, l'INSA et l'Essigelec.

Tout est programmé en amont de la course

Pour rouler, un tel véhicule nécessite "beaucoup de code sur la partie contrôle-commande, la partie perception et la fusion. Ainsi que beaucoup de tests qui nous permettent de mettre en application notre code sur la voiture et ajuster ou voir nos progrès. Une fois qu'on est lancé sur la piste, on peut arrêter d'urgence et sinon c'est le code et toute l'intelligence artificielle embarquée qui sont mis à l'épreuve" nous explique Ziyad Gnaoui, étudiant en cinquième année à l'INSA et qui a participé au projet.

Fierté pour une première participation

C'est un doctorant, Tarik Taoui, spécialisé dans la perception embarquée, qui a encadré l'équipe d'étudiants lors des phases de test et durant la course contre-la-montre, la "Silver race". Une aventure dont il est fier alors qu'il avait en face de lui des nations plus expérimentées : "On a bien bossé, on a diminué notre temps de cinq secondes, on a priorisé la fiabilité, la sécurité, plus que de faire un temps super. On a fait 1 minute 15 et on avait commencé la semaine par 1 minute 20".

Faire avancer la technologie

Abdelaziz Bensrhair, professeur à l'INSA Rouen, est à l'origine de cette participation en tant que responsable de la chaire "véhicule autonome". Il est impliqué depuis de nombreuses années dans les recherches autour du développement de la voiture du futur, dont l'usage reste encore très limité sur les routes françaises : "L'objectif, finalement, ce n'est pas la course, c'est la technologie. Et une technologie qui serait performante à 300 km/h serait beaucoup plus performante pour les usages habituels, c'est ça l'idée" souligne le chercheur, qui espère réitérer l'expérience ces prochaines années afin de pousser encore un peu plus la performance et mobiliser davantage d'étudiants.