Rouen : souffrance dans les rangs de la police

Hôtel de Police de Rouen

2 mai 2022 à 22h47 par Julien Dubois

Des dossiers à traiter qui se multiplient, mais des moyens humains qui restent les mêmes. Le syndicat SGP Police alerte sur la dégradation des conditions de travail au sein du commissariat de Rouen. L’unité a relevé plusieurs cas de risques psycho-sociaux parmi les agents.

Du remous au sein de l’hôtel de police de Rouen. Alors que l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) mène actuellement des investigations sur le management opéré auprès des commissaires de la structure, l’Unité SGP Police, elle, a saisi le préfet de la Seine-Maritime, afin d’obtenir une délégation d’enquête du ministère de l’Intérieur, face à plusieurs cas de souffrance au travail au sein du personnel. "On a de plus en plus de dossiers qui arrivent pour être traités, mais avec toujours le même nombre d’enquêteurs. Ça devient inquiétant. Ils ont une pression de toutes parts. Et pour reprendre leurs dires et leurs écrits, ce sont des bombes à retardements qu’ils ont entre leurs mains" explique Frédéric Desguerre, secrétaire régional du syndicat, qui redoute les conséquences dramatiques que pourrait avoir cette situation dans les dossiers liés aux violences intrafamiliales.

Frédéric Desguerre - Unité SGP Police

Quatre renforts sur les soixante annoncés

Le syndicat SGP Police tire donc la sonnette d’alarme. Selon lui, les effectifs sont insuffisants et doivent être rehaussés au plus vite : "On a demandé 107 policiers en renfort, soit le nombre d’agents qui nous manquent depuis 2017. Le ministre de l’Intérieur, Monsieur Darmanin, nous en a promis soixante. Pour l’instant, on n'en a vu que quatre. On espère bien voir arriver les autres. Le directeur général de la Police Nationale, quand il est passé sur Rouen, nous a confirmé qu’il manquait plus de soixante renforts pour assurer, à la fois l’investigation, mais aussi les patrouilles police-secours. A ce jour, on doit en avoir seulement trois pour assurer, la nuit, la sécurité à Rouen et dans son agglomération" souligne Frédéric Desguerre.

Frédéric Desguerre - Unité SGP Police