Saint-Michel à Contres : FO pointe les conditions de sécurité au travail
Publié : 13 février 2024 à 21h17 par Nicolas Terrien
Lors du débrayage d’une cinquantaine de salariés de la célèbre biscuiterie controise ce mardi 13 février, le syndicat FO a mis en avant des problématiques de sécurité dans l’usine. La direction de Saint-Michel a aussitôt répondu.
Des salariés en danger dans l’usine de Contres qui emploie entre 450 et 500 personnes ? Oui, à en croire le syndicat FO, qui a appelé à un débrayage ce mardi 13 février à la mi-journée, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires -les "NAO"-. Car au-delà de la question des salaires, des doutes sont émis sur la sécurisation du travail sur place, selon Emeline Carlier : "Ces dernières années, beaucoup d’accidents graves ont été relevés dans l’entreprise" assure la secrétaire du C2SCT, le Comité santé, sécurité et conditions de travail de l’usine controise. Et de s’appuyer sur des exemples : "Un cariste s’est pris une pile de palettes sur la tête et a subi une fracture des vertèbres, une intérimaire a eu les doigts coupés et une autre personne a eu la main prise dans un convoyeur motorisé qui lui a valu un an d’arrêt et la reconnaissance de travailleur handicapé". Pour Emeline Carlier, ces accidents auraient pu être évités : "Malgré nos alertes, c’est quand les accidents arrivent que la direction réagit !".
"Aucun accident depuis cinq mois"
La réaction de la direction, précisément... Sollicité par Sweet FM, le responsable de la communication externe présente un point précis sur ce sujet que l’entreprise considère comme "une priorité". Dans un communiqué adressé par courriel, Saint-Michel explique que "l’accidentologie a été divisée par six en huit ans sur le site de Contres", et aussi "qu’aucun accident n’est à déplorer depuis cinq mois". L’entreprise indique aussi que son TF -"taux de fréquence"- et son TG -"taux de gravité"- sont deux fois plus faibles que la moyenne de son secteur d’activité. Enfin, elle évoque des audits réguliers par des cabinets indépendants "dont les résultats sont très satisfaisants", ainsi que des formations dispensées "pour développer la culture de la sécurité à travers un accompagnement par un cabinet externe depuis cinq ans, incluant notamment des formations de management à la sécurité".
Des accidents de travail non déclarés ?
Il s’agirait donc ici d’un mauvais procès selon la direction de Saint-Michel. Mais si Benjamin Georget reconnaît la diminution de l’accidentologie dans l’entreprise, le délégué syndical FO a son explication : "les accidents baissent parce que la direction fait pression sur les salariés afin qu’ils ne déclarent pas leur accident de travail. C’est comme ça qu’elle fait baisser les chiffres". Et le syndicaliste étaye son propos avec une de ses propres expériences : "Je m’étais luxé une épaule au travail, et un responsable m’a dit que si l’arrêt ne durait pas trop longtemps, il ne fallait pas que je le déclare et qu'on me paierait quand même". Voilà comment ça se passe à Saint-Michel !". En réponse, les dirigeants de l’entreprise qui disent encore "regretter sincèrement cette situation avec une minorité de salariés insatisfaits du résultat des NAO".