Saint-Ouen : le brouillard après le placement en redressement judiciaire de Brandt

Brandt Saint-Ouen

Modifié : 8 octobre 2025 à 10h52 par Bastien Bougeard

Depuis l’annonce, ce jeudi 2 octobre, du placement en redressement judiciaire du fabricant d’électroménager Brandt, l’incertitude règne, aussi bien chez les habitants que chez les élus. Ces derniers se sont entretenus avec les salariés et doivent rencontrer la direction.

En fin de matinée ce mardi 7 octobre, les abords du site de Brandt à Saint-Ouen sont calmes. Pourtant, l’entreprise a été placée en redressement judiciaire cinq jours plus tôt. Aucune banderole, aucune manifestation n’est visible aux abords du parking. Sur l’avenue Saint-Exupéry, les passants discutent de l’actualité politique, mais quand il est question de l’usine voisine, l’ambiance change : "C’est triste de voir ce site qui pourrait fermer" regrette Lily, habituée d’un salon de coiffure tout proche. "Je connais des personnes qui y travaillent. Elles sont inquiètes pour leur avenir, certaines ont des crédits à rembourser, c’est vraiment difficile" ajoute-t-elle.

Brandt a fêté ses 100 ans en janvier

Du côté de la centaine de salariés du groupe, il est pour l’instant difficile de jauger l’état d’esprit. Les organisations du personnel se sont regroupées en intersyndicale pour examiner la situation. Sollicités par Sweet FM, deux syndicats n’ont pas donné suite. La direction de l’entreprise assure chercher un repreneur, mais refuse de communiquer davantage à ce stade de la procédure. Chez les élus locaux, l’émotion domine : "L’usine a fêté ses 100 ans en janvier, elle fait partie de notre vie" confie Jeannine Vaillant, maire de Saint-Ouen. À Vendôme, Laurent Brillard, maire et président de la communauté d’agglomération Territoires Vendômois, relaie "l’inquiétude de certains salariés, âgés de plus de 50 ans et qui ont toujours travaillé chez Brandt".

 

Brandt

Un courrier envoyé à Bercy

Malgré tout, les élus veulent garder espoir : "On ne parle pas encore de licenciements et il ne faut pas penser que c’est perdu" insiste Magalie Marty, vice-présidente de l’agglomération en charge des questions économiques. "Nous avons rencontré les salariés : ils continuent de travailler, de maintenir la production, ils se retroussent vraiment les manches dans ce contexte incertain". Le vendredi 3 octobre, les élus ont saisi le ministère de l’Économie au sujet de Brandt, mais aussi de la potentielle vente de l’usine Bosch de Vendôme, qui suscite également des craintes pour l’emploi. Ils demandaient alors au ministre démissionnaire, Éric Lombard, "des mesures possibles de soutien, d’accompagnement et de relance en faveur de Brandt France et Bosch".

Une rencontre avec les dirigeants de Brandt

Avec l’instabilité gouvernementale actuelle, les réponses tardent à venir. Pourtant, les attentes sont claires : "Dans le cas de Brandt, un redressement judiciaire peut être l’occasion d’un coup de pouce financier pour relancer la machine, mais seulement si nous avons des garanties, car l'argent public ne se distribue pas comme ça" défend Laurent Brillard. Les élus vendômois doivent rencontrer la direction de Brandt ce jeudi 9 octobre : "Après cette entrevue, nous pourrons peut-être commencer à y voir plus clair" espère Magalie Marty. Brandt possède également une usine dans le Loiret, à Saint-Jean-de-la-Ruelle : 350 salariés y sont aussi concernés par cette procédure de redressement judiciaire.

Écoutez le reportage de Bastien Bougeard