MMA : Davy Gallon, un lion en cage heureux

Davy Gallon en pleine séance d'entraînement

4 mai 2022 à 20h27 par Joris Marin / crédit photo : Sweet FM

Originaire de Caen, le combattant Davy Gallon va entrer dans la cage, ce vendredi 6 mai, à Paris devant au moins 10 000 personnes pour affronter un Suisse lors d'un duel de MMA. Un sport qui lui permet de nourrir sa famille depuis deux ans.

Poser des problèmes à Davy Gallon dans la cage n'est pas chose aisée. Demandez à ses adversaires. De manière générale, là où vous voyez un souci, le sportif de 33 ans y verra plutôt une opportunité. C'est sa manière d'être. "La blessure que j'ai contractée à la fin de mes années lycée lors d'un stage de judo a été un mal pour un bien. J'étais junior, je préparais les championnats du monde et je me suis ruiné (sic) les deux épaules. Sans ça, je n'aurais jamais découvert la boxe pieds-poings, ni le MMA". MMA -discipline autorisée en France depuis 2020 seulement- autrement dit un mélange d'arts martiaux : karaté, boxe anglaise, judo, lutte... Un sport dans lequel Davy Gallon est professionnel depuis deux ans. Un événement majeur a tout fait basculer : "Fin 2019, j'ai affronté Ross Pearson, un ancien membre de l'UFC, plus grosse organisation mondiale. Personne n'en voulait. Moi, j'ai dit oui, seulement trois semaines avant l'opposition". Résultat, succès avant la limite. KO au troisième round à la faveur d'un magistral coup de pied s'écrasant sur la tête de l'Anglais. Un coup qui l'a inspiré à l'hôtel en pleine séance de méditation... Le Bellator, deuxième plus grosse organisation mondiale de MMA, a alors remarqué le Caennais d'origine, lui a fait signer un contrat prévoyant quatre combats. Deux victoires en autant de rencontres à l'heure où l'on parle. Le prochain "fight", c'est ce vendredi 6 mai devant environ 10 000 personnes à l'Accor Arena à Paris -anciennement Bercy- face au Suisse Benjamin Brander.

Loin de l'image du "bad boy"

Ancien coach sportif à Alençon

Davy Gallon se consacre entièrement à sa discipline depuis deux ans maintenant et la signature avec le Bellator. Avant, il était coach sportif à Alençon. Le MMA, un sport qui lui permet de payer les factures et nourrir sa femme et ses deux enfants grâce aux bourses de combat, même si ce n'est pas la folie des grandeurs. "Je vis un rêve. Je sais pourquoi je me lève le matin. Je m'entraîne et je peux donner à manger à ma famille". Et ça continuera tant qu'il dominera dans la cage par KO, décision ou soumission ses adversaires. Pardon, ses "partenaires", pour reprendre les mots de Davy. "Oui, car c'est de la communication à deux lors de l'opposition".

"Agressivité contrôlée"
Davy Gallon en pleine séance de pompes

Comme un poisson dans l'eau à Sougé-le-Ganelon

Licencié à l'Adrénaline Fight Team, le Normand d'origine, qui se définit comme un combattant, vit au calme, loin de l'agitation régnant autour de la cage de MMA. Il s'est expatrié en Haute Sarthe, à Sougé-le-Ganelon à environ vingt minutes d'Alençon, en pleine campagne. "J'ai grandi à Caen dans les quartiers de La Grâce-de-Dieu et de La Pierre-Heuzé. Quand mon père s'est lancé en tant qu'artisan, nous avons déménagé à Moult, loin du tumulte de la ville. J'ai vraiment aimé. Et puis, j'ai rencontré ma femme, une Sarthoise, dont les parents sont agriculteurs. Dans leur village, j'ai découvert un havre de paix. Je me suis directement senti comme un poisson dans l'eau là-bas. D'un côté, il y a la boxe, la vie qui court dans tous les sens et de l'autre côté ma famille, le calme et la campagne. C'est mon équilibre, je ne le troquerais pour rien au monde".

 

Ses proches regardent-ils ses combats ?
Davy Gallon, un homme heureux

"Je préfère un cocard ou une ouverture qu'un bras cassé"

La soirée du vendredi 6 mai sera diffusée sur RMC Sport 2. Il devrait y en avoir d'autres avec Davy Gallon à l'affiche. "L'UFC n'est pas forcément le but ultime. C'est l'organisation la plus visible. Le Bellator est juste derrière. Je suis bien traité. Je veux remporter le titre du Bellator à long terme. Après ça, on ira peut-être voir d'autres choses mais pour le moment on est bien où on est" commente celui qui a réalisé une grosse préparation à Laize-la-Ville aux côtés de Florent Roulleau et à Bavent en compagnie de son fidèle entraîneur, Robin Daeder. "Il m'accompagne depuis douze ou treize ans. A la suite de ma blessure au judo, il m'a emmené en pieds-poings. On a voyagé partout pour finalement atteindre le top mondial. Et on terminera l'aventure ensemble". C'est dit et ce sera fait. Pas de chichi avec Davy Gallon. Besoin d'une preuve supplémentaire ? "Je préfère un cocard ou une ouverture, ce n'est que de la déco, plutôt qu'une jambe ou un bras cassé. Je n'ai pas eu trop de bobos jusqu'à maintenant. Je touche de la peau de singe !" s'amuse celui qui a toujours le sourire. Toujours de bonne humeur. Voilà, vous connaissez dorénavant Davy Gallon, l'homme. Pour ce qui est du combattant d'1,73  mètre pour environ 70 kilos, rendez-vous ce 6 mai.