Une action surprise sur le site BASF de Saint-Aubin-lès-Elbeuf

Action BASF

Modifié : 18 novembre 2025 à 10h22 par Julien Dubois / crédit photos : Confédération paysanne

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies ce lundi 17 novembre à Saint-Aubin-lès-Elbeuf, pour dénoncer la production par l'usine BASF de pesticides, et en particulier le Fipronil, dont l’utilisation est interdite en France, mais pas sa fabrication et son exportation. Et pour avertir des rejets de polluants éternels dans la Seine, encadrés par un arrêté préfectoral depuis près d'un an.

L'usine BASF de Saint-Aubin-lès-Elbeuf a été bloquée lors une action surprise, ce lundi 17 novembre, à laquelle ont pris part 500 militants, dont une bonne centaine de paysans et salariés du monde agricole pour dénoncer la production et l'exportation, par l'usine, de produits phytosanitaires interdits en en France, dans un contexte de mobilisation contre le traité du Mercosur. Une dizaine de tracteurs ont bloqué l'entrée dès le début de la matinée avec pour objectif de stopper la production pour l'ensemble de la journée.

"Que la rentabilité économique en tête"

"Nous, c'est ce qu'on appelle le colonialisme chimique : on va exporter des produits dont on ne veut pas d'utilisation sur notre territoire, donc ça prouve que ces multinationales n'ont vraiment que la rentabilité économique en tête et n'ont vraiment aucun scrupule à aller polluer et détruire la santé des paysans à travers le monde" déplore Thomas Gibert, porte-parole national de la Confédération Paysanne. Une action effectuée "au mépris des règles évidentes de sécurité industrielle", a dénoncé BASF dans un communiqué. L'entreprise, qui envisage de porter plainte, annonce également avoir "appliqué immédiatement les mesures prévues par les procédures d'urgence".

Action BASF

Les paysans, premières victimes des pesticides

Des manifestants ont tout de même réussi à s'introduire au sein de ce site classé Seveso seuil haut. "Pour faire une inspection citoyenne, pour prouver que sur le site étaient produits ces pesticides interdits. Ils ont réussi à trouver les preuves, ils ont pris des vidéos et du coup, on était là pour dénoncer cette situation-là et dénoncer le système agrochimique qui pousse avec d'énormes lobbies aussi à imposer ce système libéral qui broie les paysans à travers le monde" explique Thomas Gibert. Un arrêté préfectoral pris fin 2024 demande également à BASF la mise en place d'un plan d'actions pour réduire ses émissions de polluants dans la Seine. Une pollution qui fait l'objet d'une plainte, déposée en juin par sept associations locales.