Violences faites aux femmes : "Il faut éduquer les jeunes générations"

Philippe Jamet

Modifié : 26 novembre 2025 à 16h50 par Pascal Michaux et Emilien Borderie / crédit photo : France Victimes 72

A l'occasion de la "Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes", l'association France Victimes 72 rend publics ses derniers chiffres. Et ils sont alarmants : l'année 2025 pas encore terminée, plus de 700 personnes ont déjà fait l'objet d'une prise en charge rien que dans la Sarthe.

"Depuis le 1er janvier, on a pris en charge 1 335 personnes, dont 732 concernées par des faits de violence conjugale" annonce d'emblée Philippe Jamet, président de France Victimes 72, structure agréée par les services de l'Etat pour gérer ces situations : les chiffres sont stables comparés à ceux de l'année précédente, mais ils restent élevés "et ce malgré les efforts des acteurs publics et associatifs" ajoute-t-il en rappelant que 824 cas avaient été traités en 2024.

A la campagne comme en ville

Les violences conjugales concernent toutes les couches sociales et tous les territoires, aucun secteur ne semble épargné qu'il soit urbain ou rural : "Ce qui peut parfois poser problème, ce sont les victimes les plus isolées, qui résident loin des grands centres et qui n'ont pas forcément accès à tous les dispositifs" souligne toutefois Philippe Jamet qui appelle à renforcer l’accompagnement de ces populations plus vulnérables, afin d’éviter que la distance ne compromette leur sécurité.

Dispositifs d’aide et protection renforcée

Il existe en Sarthe des lieux d'hébergement d'urgence, pour les victimes bien sûr, mais aussi pour les auteurs lorsqu’ils doivent être exclus du domicile conjugal. Et à ces mesures d'éloignement, s'ajoutent le dispositif "téléphone grave danger" ou encore le "bracelet anti-rapprochement" -France Victimes 72 est référente dans le département-, dispositif de géolocalisation et de protection lorsqu'il y a risque élevé de récidive, dont sept femmes bénéficient actuellement dans le département.

La justice au rendez-vous

Selon Philippe Jamet, la réponse pénale est plutôt crédible en Sarthe : "Lorsqu’une femme victime dépose plainte, l’enquête se mène rapidement et la justice peut intervenir sous quelques jours. L’auteur peut être interpellé, placé en garde à vue et jugé en comparution immédiate, parfois dès le lundi suivant les faits commis le vendredi soir" indique-t-il, satisfait de cette "prise en charge judiciaire renforcée qui vise à réagir efficacement face à la gravité des situations".

Prévenir plutôt que guérir

Le président de France Victimes 72 rappelle que la prise en charge reste curative et qu'elle ne résout pas tout : "Une fois que les violences sont commises, l’association intervient, que ce soit la nôtre ou une autre au plan local. Mais il reste un véritable défi, qui réside lui dans la prévention. On est face à un problème d'éducation, il faut éduquer les jeunes générations, il faut qu'on leur apprenne dès l'école la non violence, les règles du vivre-ensemble et du respect de l'autre".

 

Lien direct pour entrer en contact avec France Victimes 72
Numéro de téléphone "Violences femmes infos" : 39 19 (anonyme)

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— Sweet FM (@sweetfm.bsky.social) 25 novembre 2025 à 15:23