Violences intrafamiliales : le Conseil départemental de la Sarthe offre l’évacuation en taxi

Une convention avec les compagnies de taxi sarthoises

9 décembre 2021 à 18h16 par Emilien Borderie

En coopération avec les services de police et de gendarmerie, le Conseil départemental de la Sarthe expérimente un système de "bons" permettant aux forces de l’ordre amenées à intervenir sur les cas de violences conjugales ou intrafamiliales, d’avoir recours au réseau des taxis du département.

"Les services de police ou de gendarmerie peuvent être confrontés à des difficultés lorsqu’il s’agit de mettre à l’abri d’éventuelles victimes de violences intrafamiliales, puisque la réglementation actuelle ne permet pas aux agents de transporter les personnes concernées dans les véhicules" explique le Conseil départemental de la Sarthe, qui annonce ce jeudi 9 décembre la mise en place d’un système de "bons taxi" formalisé par une convention signée avec cinq compagnies couvrant la totalité du territoire : Radiotaxi Le Mans, les Taxis de Loué, Taxi Austra Mamers, Taxi Eminence Dollon et Taxis ambulances du Loir La Flèche.

Sécuriser les victimes, adultes ou enfants

Il s’agit, dans un premier temps, d’une expérimentation : cofinancée par l’Etat et le Conseil départemental, elle court sur toute l’année 2022 et permet donc d’apporter une réponse en journée mais aussi de nuit et pendant le week-end "afin de garantir une continuité du dispositif" souligne-t-on. Ces "bons taxi" serviront à véhiculer et ainsi sécuriser les victimes de violence, y compris des enfants mineurs ou jeunes majeurs vivant sous le toit familial : "Le dispositif peut exceptionnellement être mobilisé en prévention d’un passage à l’acte au sein du domicile familial en éloignant l’un des deux conjoints" précise la collectivité.

Le recours à quatre assistantes sociales

Concrètement, ce sont les services de police ou de gendarmerie qui peuvent avoir recours aux "bons taxi" à l’occasion de leurs interventions, n’importe où sur le territoire sarthois. Et qui, de surcroît, peuvent solliciter l’accompagnement d’une des quatre assistantes sociales partenaires du dispositif à l’échelle, là aussi, de l’ensemble du département : "L’assistante sociale prend contact avec la victime, elle écoute ses besoins, elle évalue la situation et effectue l’orientation vers les services compétents afin que la personne puisse accéder à ses droits" détaille le Conseil départemental.