Beauval et l’État se jettent à l’eau. Le ministère de la Transition écologique et le parc animalier de Saint-Aignan ont acté la création d’un centre d’accueil pour dauphins, dont l’ouverture est prévue en 2027. Le coût du projet, estimé à 25 millions d’euros, sera entièrement pris en charge par le zoo que dirige Rodolphe Delord : "C’est quelque chose de jamais vu en Europe !" affirme-t-il. "Nous allons créer sept bassins, dont les profondeurs iront de 2 à 10 mètres. L’eau sera salée et sans produits chimiques, stérilisée à l’ozone et aux UV". Douze cétacés, en provenance du parc ligérien "Planète Sauvage", seront accueillis et visibles du public.

Des dauphins, mais pas d’orques

S’il accueillera donc bel et bien des dauphins, le ZooParc de Beauval confirme en revanche son refus concernant les deux orques de "Marineland" à Antibes -établissement qui a fermé au public en janvier dernier-. "Des associations me l’ont demandé, mais je ne peux pas les recevoir" explique Rodolphe Delord, qui se justifie : "Les orques sont des animaux particuliers, ils ne sont que deux et devraient vivre en groupe pour être sociabilisés correctement". Avant de préciser : "Ma boussole, c’est le bien-être animal".

Un débat sur le bien-être animal relancé

Le sujet du bien-être animal s’est invité dans cette annonce. Quelques heures avant la venue du ministre, trois associations, dont One Voice, ont dénoncé un projet de "delphinarium déguisé". Le ministre Matthieu Lefèvre a, lui, réaffirmé le soutien du gouvernement à ce projet initié par Agnès Pannier-Runacher : "C’est un investissement qui garantit le bien-être des animaux et le respect de la loi de 2021. Rodolphe Delord m’a assuré qu’un conseil scientifique suivra individuellement chaque dauphin. Selon le ministre, ce projet "coche toutes les cases" et pourrait même  permettre d’accueillir à terme les dauphins de Marineland.

"Pas la solution idéale, mais la moins mauvaise"

Invitée à s’exprimer lors de la présentation, Lamya Essemlali, présidente de l’association Sea Shepherd France, nuance : "Nous, ce que nous voulons, ce sont des sanctuaires où les dauphins ne peuvent être approchés. Cependant, si le projet de Beauval ne se fait pas, ils finiront dans des mouroirs. Les conditions seront meilleures qu’actuellement, même si ce n’est pas ce que nous souhaitons". Les travaux de construction des bassins devraient débuter en février 2026.